Monday, September 01, 2008

Vacheron Constantin et Les arts premiers


Autre exemple de la relation entre les arts premiers et les marques de luxe.


La marque Vacheron Constantin a lancé récemment sa collection de montres "masques", avec sur le cadran de chacune d'elle un masque d'art premier en provenance des 4 coins du globe : Asie, Amérique, Océanie, Afrique.

Les arts premiers sont à la mode, et la capitale française en sait quelque chose depuis l'ouverture du musée du quai Branly. Mais leur intégration dans l'univers du luxe, de la haute joaillerie et de l'horlogerie n'est pas courante. Sans doute les marques qui défendent des valeurs de civilisation et de sophistication craignent-elles de s'associer à des cultures longtemps qualifiées de "primitives".

Il en va autrement ici, car l'intégration des arts premiers donne l'occasion d'une méditation intéressante sur le temps. Après l'image du temps comme tradition, la rhétorique de la précision, de la performance, les arts premiers incarnent ici d'une certaine manière rien moins que l'origine du temps. Une origine qui n'est pas chronologique au sens où elle serait la plus ancienne, mais une origine symbolique, à laquelle sont associés des vertus magiques, chamaniques ou surnaturelles.



Il va de soi qu'avec une vraie montre de luxe il est question de bien plus que simplement donner l'heure. Au moins valorise-t-on ici autre chose chez celui qui la porte qu'une éthique de la performance ou l'appartenance à la race des seigneurs. Par le truchement des masques, ce n'est rien moins qu'un certain imaginaire de la durée que l'on mobilise et que l'on matérialise à travers l'objet. Il fallait le faire.