Sunday, June 13, 2010

Les chairs roses de Parmigianino à Chanel


Le post d'aujourd'hui risque de ne pas être très satisfaisant visuellement, car la qualité du scan, de mes propres photos et des reproductions disponibles sur Internet ne rend pas justice aux images originales. Chacun pourra, s'il le souhaite, s'y reporter.












Le traitement de la peau est un élément-clé du portrait publicitaire en général (voyez les splendides affiches Mauboussin) et du portrait de mode en particulier. De même que le rendu des chairs en peinture, pour qu'elles paraissent naturelles. Certains photographes cherchent à rendre la texture (chez Mauboussin on peut voir le grain de la peau de façon hyper réaliste) d'autres cherchent à créer des effets de couleur et de lumière : bronzage ou blancheur, peau mate ou brillante.


Le visuel Chanel (publicité 2010) frappe notamment par la couleur rose très délicate de la peau, que le non spécialiste a du mal à identifier comme effet de la peau elle-même, d'un maquillage posée sur elle, d'une lumière rosée projetée dessus, d'une retouche photoshop, ou des 4 à la fois. Comme il est justement question de lunettes chez Chanel, il est sans doute pertinent de jouer avec l'oeil du spectateur en lui offrant une couleur dont on ne sait pas exactement fixer l'origine. En tyout état de cause, cette couleur rose, lumineuse, très pure, rappelle les effets de couleur de Parmigianino qui rend la vivacité des chairs et la circulation du sang par cette couleur rose très spéciale née du mélange d'une blancheur extrême et de zones rougies. C'est très sensible dans le tableau La mort de Lucrèce exposée au musée Capodimonte de Naples.














Mes connaissances Parmigianinesques sont trop limitées pour exposer les raisons ou les spécificités de cette technique, mais le rapprochement du strict point de vue visuel est tout à fait saisissant lorsqu'on a les originaux sous les yeux. A préciser plus tard donc. Il est clair en attendant que ce traitement de la couleur permet d'éviter un écueil principal des publicités pour lunettes, à savoir leur extrême austérité, leur excès de blancheur et d'immobilisme (l'excès inverse existe, mais il est plus rare : couleurs criardes et poses fantasques) en apportant ici un peu de vie et de chaleur dans une construction subtile et très équilibrée.